Arrêtez de trop en faire !

La fin de l’année est souvent chargée : il faut boucler les projets, organiser les vacances et les fêtes, acheter les cadeaux, faire les bilans de fin d’année… il est vrai que l’on arrive aux congés de fin d’année sur les rotules !

Alors, j’ai pensé qu’il était un bon moment pour penser que vous pourriez éliminer certaines activités que vous avez en plus du travail quotidien. C’est ce qu’on appelle « les bons propos pour la nouvelle année ».

Récemment, j’ai eu la chance de participer ici à New York, à une conférence tenue par Marshall Goldsmith, l’un de pionniers dans l’art du coaching, qui arrivé vers la fin de sa carrière, nous a élargi les pilules de sagesse que je souhaite partager avec vous.

Les défis des leaders à succès

Parmi les défis des leaders à succès, Marshall Goldsmith en cite deux qui me paraissent dignes de note :

Défis 1 : Vouloir gagner à tout prix

« Oui, bien sûr que je voulais gagner, c’est bien pour cela que j’en suis là, à mon niveau de responsabilité », c’est ce que j’imagine que vous êtes en train de vous dire.

J’ai envie de dire oui… MAIS ! Dans le coaching des leaders, je m’aperçois qu’en fait leur plus grand défaut est de pousser trop avec parfois des conséquences qu’ils n’anticipent pas sur l’organisation. En effet, souvent un département veut atteindre les résultats mais ces résultats sont aux dépens d’un autre service. Par exemple, s’il y a trop de ventes, vous pourriez vous dire « banco ! », oui…MAIS… Il arrive plus souvent que l’on imagine qu’ensuite la logistique ne suive pas et que par conséquent les commandes arrivent en retard. Dernièrement j’ai coaché des directeurs des opérations qui parfois ne savent plus comment suivre car ils sont en bout de chaine ; personne ne leur demande leur opinion et ils se retrouvent à ne pas pouvoir suivre avec les livraisons tout simplement par manque de communication.

Vouloir trop gagner parfois porte à pousser à bout nos collaborateurs qui ensuite tombent malades.Je conviens que les entreprises doivent toujours faire plus avec moins, mais n’oublions pas qu’il y a des êtres humains qui y travaillent, y compris vous-mêmes.Et si on arrêtait d’être toujours focalisé sur les objectifs pour regarder de manière plus large les conséquences de nos actions sur l’ensemble de l’entreprise ? Et si on arrêtait de nous épuiser pour vouloir toujours gagner et on regardait ce qu’on a accompli pour le célébrer avec nos équipes ?

Que pouvez-vous arrêter de faire pour mieux vivre et mieux faire vivre les autres au quotidien ?

Défis 2 : Vouloir donner trop de valeur ajoutée

Je coache une jeune leader qui a toujours envie de bien faire : elle travaille de longues heures, elle fait en sorte de participer le plus possible aux réunions, de donner son avis, elle vient toujours en support à ses collaborateurs. Très bien tout cela, non ? Oui, MAIS…elle n’a pas la promotion qu’elle souhaiterait et commence à se dire « à quoi bon tout cela ? »

Le feedback qu’elle reçoit de son manager est qu’elle ne développe pas assez ses collaborateurs car elle est « toujours là, prête à aider » et en plus elle commence à agacer ses pairs en réunion car elle veut toujours dire quelque chose de mieux que les autres.

Mies van der Rohe, un de plus grands architectes du XXème siècle disait « less is more » (traduit « le moins c’est le plus ») et le résultat est que ses gratte-ciels sont un siècle plus tard un exemple de modernité. Ici je vous propose la photo d’un immeuble que j’admire à chaque fois que je passe par Park Avenue à New York : magnifique et intemporel grâce à la simplicité et la pureté de ses lignes. Et si on faisait comme Mies van der Rohe et on arrêtait d’avoir toujours « l’interventionnisme aigu ?Hier, j’ai demandé des feedbacks 360° de fin de coaching sur un dirigeant qui, grand introverti, était inquiet de savoir s’il intervenait assez dans les réunions internationales à haut niveau. Les retours ont été unanimes « dans ces réunions tout le monde se bat pour dire la sienne pour paraître intelligent et se faire remarquer, mais Daniel est l’une des rares personnes qui intervient peu et à propos : c’est rafraichissant d’avoir un leader comme ça ! ». L’interventionnisme agace nos pairs et ne donne pas la possibilité à nos collaborateurs de trouver eux- mêmes les solutions. Souvent je dis aux leaders d’arrêter de penser que leurs équipes ne pourraient pas y arriver sans eux : ce n’est pas vrai. Si on ne leur laisse pas la possibilité de faire des erreurs et d’apprendre pour mieux faire, comment pourront-ils devenir autonomes ?Si vous vous plaignez parce que votre équipe n’est pas à la hauteur, alors commencez à regarder ce que vous faites de trop.

L’art de décider ce qu’il faut arrêter

Oui, c’est bien un art dans ce monde où règne la surabondance : surabondance d’information, communication, biens matériels, media… c’en est trop et nous avons parfois l’impression d’être submergés.

Pour pratiquer cet art il faudra parfois aller à contre-courant car on est dans un monde où on a l’impression que pour être remarqué il faut être vu. Parfois il faudra du courage pour laisser la place aux autres et leur donner la possibilité d’apprendre de leurs erreurs.

On aura peut-être l’impression de ne pas exister ou la crainte de ne pas être aimé car nous ne sommes pas toujours en première ligne.

Tout art demande le courage de se lancer dans quelque chose de nouveau. Et la récompense est de taille : il s’agit de nous faire du bien et de faire du bien à ceux qui nous entourent.

Ayez donc le courage d’arrêter de faire ou d’en faire moins !C’est avec ce vœu que je vous souhaite à tous d’excellentes fêtes de fin d’année : à l’année prochaine pour de nouvelles aventures !

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