En avril dernier, lors de ma croisière sur le Mékong au Cambodge, j’ai visité la Green School du village de Kampong Tralach Krom, une communauté rurale à 60 km au nord de Phnom Penh, la capitale du Cambodge.

Au cours de mon voyage, j’ai visité des endroits avec de magnifiques paysages tels que la baie d’Halong au Vietnam, des grandes villes comme Hong Kong, et l’un des lieux les plus remarquables de l’humanité, les temples d’Angkor. Mais ce qui m’a le plus impressionnée, c’est la visite d’un village reculé et de son école, au milieu de nulle part.

J’ai été inspirée par l’incroyable énergie de Yiv Vicheany, une jeune femme qui a fondé cette école avec la ferme conviction que les enfants d’aujourd’hui, dans n’importe quelle partie du monde, doivent avoir trois bases solides: ils doivent parler anglais; ils doivent savoir utiliser un ordinateur et naviguer sur Internet; et ils doivent être conscients de leur écosystème (l’influence du plastique dans leur environnement, le pouvoir de recycler ce matériau, l’importance de planter des arbres et d’être respectueux de l’environnement).

Dès son plus jeune âge, elle a compris que l’apprentissage de l’anglais était la clé pour réussir au Cambodge ainsi qu’une porte pour rencontrer des gens de cultures différentes et ouvrir son esprit à d’autres pays. Elle a commencé par regarder des films en anglais et au lycée elle a obtenu un prêt pour étudier l’anglais aux Etats-Unis. Maintenant elle parle un excellent anglais et elle a eu l’idée d’en faire profiter sa communauté en enseignant l’anglais aux enfants.

Dans le site Web dédié à l’école, elle écrit: «Avant l’année 2012, il n’y avait aucune possibilité pour les étudiants du village de Kampong Tralach Krom et des communautés environnantes d’étudier l’anglais dans des cours privés en dehors de l’école publique. Parce que le temps consacré à l’apprentissage à l’école publique n’est pas suffisant pour avoir de bonnes notes, ce manque d’opportunités a paralysé les étudiants qui souhaitaient avoir un bon niveau d’anglais nécessaire pour poursuivre leurs études à l’université. Même s’ils avaient le moyen de se rendre en classe dans des communautés plus éloignées, le coût des cours privés créait un fossé socioéconomique entre les familles qui pouvaient se permettre d’envoyer leurs enfants et celles qui ne pouvaient pas. En réponse à cela, j’ai commencé à enseigner l’anglais chez moi en 2012 « .

Grâce à sa passion, elle a amassé des fonds dans sa communauté pour acheter des livres et a commencé avec 6 étudiants. Elle a ensuite convaincu Lindblad Expeditions et National Geographic, deux opérateurs touristiques actifs au Cambodge, de soutenir des programmes visant à aider les enfants à apprendre et à trouver des moyens plus productifs de passer leur temps libre. En mars 2013, ils ont financé le programme de la bibliothèque anglaise à l’école primaire de Kampong Tralach pour encourager et faciliter la maîtrise de l’anglais.

Comme le nombre d’étudiants augmentait et qu’il n’y avait pas assez de salles de classe pour leurs besoins, la création de la Green School a eu lieu à partir de rien et sans le soutien du public. Yiv s’est associée à Heritage Line Cruise (la compagnie qui organisait la croisière sur le Mekong qui m’a amené à visiter l’école) et à d’autres opérateurs touristiques afin de lever plus de fonds. Maintenant, l’école possède trois salles de classe, une salle informatique sur un campus de 300 étudiants.

Maintenant, Yiv poursuit ses programmes sur une durée de 2-5 ans, qui comprennent un développement progressif de la maîtrise des activités de collecte de fonds par tous les membres de la communauté de l’école, le lancement d’un site Web (déjà fait) et l’achat d’un terrain pour construire un bureau et des bungalows pour loger des volontaires internationaux. Sur le site Web, elle écrit : « attirer des volontaires internationaux et des touristes chez l’habitant est une partie importante de notre stratégie, car elle permet aux locuteurs de langue anglaise d’interagir constamment dans la communauté et maintient un flux d’idées créatives et d’énergie dans le système de l’école. La terre pour le bureau aura également un jardin instructif, une grande cour de récréation, une pièce audio-visuelle et d’autres équipements afin d’en faire un centre communautaire attrayant et interactif pour l’éducation progressive.

Notre vision à long terme est d’avoir un campus autosuffisant au sein de la communauté servant de modèle local pour une éducation progressive qui mène à des opportunités individuelles et à la participation et à l’intégration de la communauté. »

Vous pouvez lire plus sur cette aventure en naviguant sur leur site web:

http://greenschoolcambodia.com

Cette jeune femme, animée par une conviction profonde et une vision à long terme, a amené sa communauté dans le monde moderne en respectant ses traditions et sa culture. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est sa capacité à fédérer, partager et construire avec ses villageois d’un côté et avec des institutions qui peuvent garantir la création et l’expansion de l’école de l’autre.

Aujourd’hui, elle raconte son histoire avec passion et humilité. Elle partage sa vision avec conviction et ouverture. Bien que touristes, nous nous sommes sentis chez nous : nous avons joué avec les enfants, nous avons visité l’école avec eux, nous avons discuté et pris des photos avec eux, sans nous sentir comme de touristes. Elle nous a traités comme des partenaires dans son aventure.

J’ai l’habitude de travailler avec des dirigeants de sociétés multinationales et cette jeune femme m’a donné une leçon de leadership et d’humilité: elle ne se bat pas pour l’argent, elle se bat pour sa communauté; elle ne cherche pas la gloire, elle suit une vision, une vision qui n’est pas exclusive, mais qui au contraire est partagée et construite avec sa communauté et ses partenaires; elle n’est pas renfermée dans sa propre façon d’agir : elle croit en la fertilisation croisée avec les étudiants internationaux, les stagiaires et les partenaires pour apporter de nouvelles idées.

En allant en Asie, je n’aurais jamais imaginé de rencontrer une jeune femme au milieu de nulle part qui deviendrait une source d’inspiration… Elle nous donne un exemple de leadership comme je l’ai rarement vu dans ma vie professionnelle. Je suis heureuse de partager son histoire avec vous …

Si vous voulez faire un don à l’école (même 20 € !), allez sur le site Web de Child Rescue Inc, www.childrescueinc.org) et cliquez sur le logo de la Green School pour faire un don.

Actuellement, Green School et Child Rescue Inc. coopèrent. Si vous faites un don via Child Rescue Inc, vous obtiendrez la déductibilité fiscale.