La spiritualité collective en action : 650 managers à l’œuvre pour changer la culture de leur entreprise

Comme précisé dans notre article du mois de septembre(1) nous définissons comme spirituel tout ce qui est en relation avec le développement de notre esprit, ce qui peut intervenir notamment de deux manières :

1. en nous donnant une meilleure connaissance de nous mêmes qui nous permette de voir le monde d’une manière plus large et plurielle ;

2. en élargissant notre vision et donc notre champ d’action avec des expériences collectives de partage.

Cette dernière manière est pratiquée par l’entreprise quand elle permet à ses collaborateurs de s’exprimer pour trouver des solutions nouvelles à des problèmes complexes.
Récemment j’ai eu l’opportunité de faciliter les réflexions d’un grand groupe de 650 managers, dont le Comex, d’une très grande entreprise(2). Leur objectif était de trouver les pistes concrètes pour mettre en œuvre une nouvelle culture commune, vaste sujet qui est d’actualité chez plusieurs de mes clients.

La philosophie qui a accompagné le dispositif

Avant de lancer une telle entreprise, les managers ont été préparés au fait qu’ils étaient eux mêmes les créateurs et les acteurs de cette nouvelle culture.
Pour être créatifs il nous faut 4 ingrédients essentiels :
1. faire avec ce que l’on a, au lieu de dire « nous n’avons pas les moyens »
2. fixer le seuil de risque acceptable pour pouvoir en prendre
3. créer un esprit de partenariat et coopération à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise
4. savoir rebondir lorsque l’on se trompe

A ces ingrédients, s’ajoutent deux prises de conscience :
Se tromper fait partie du processus d’apprentissage (les enfants apprennent vite en faisant beaucoup d’erreurs, par exemple, quand ils apprennent à marcher ils tombent très souvent avant d’y arriver). Une organisation qui n’accepte pas les erreurs, n’apprend pas, ne sait plus rebondir, n’est plus génératrice de nouveautés.

• Trois questions accompagnent les collaborateurs d’une entreprise qui sait se renouveler :
• pourquoi pas?
• pourquoi pas moi?
• pourquoi pas maintenant?

C’est avec cet esprit que les 650 managers sont partis en workshop créer leur nouveau futur.

Le dispositif

Ces 650 personnes étaient disposées dans une grande salle spacieuse et bien illuminée en tables de 7 personnes. Chaque table avait un sous-thème inhérent au changement de culture.
A partir de cette disposition différentes phases de travail se sont succédées qui ont duré toute la journée, où s’alternaient des moments de création et des moments d’échanges entre tables qui aidaient à remettre en question les idées nouvellement générées dans l’esprit de les enrichir.
Les groupes bougeaient selon une cadence donnée par l’animateur central.
Le Comex et les patrons ont fait le même exercice en ayant comme thème : comment nous nous organisons en tant que Comex pour suivre les changements qui vont être générés par ce groupe de 650 et à la fois être nous-mêmes source de changement.

Dans un premier temps les participants étaient hésitants, perplexes et pour certains un peu cyniques. Ils n’étaient pas habitués à ce dispositif à la fois cadré mais où ils étaient totalement libres de générer toutes les idées qui leur venaient à l’esprit.
Passé cette première phase, l’énergie dans les groupes a changé : comme conduits par un chef d’orchestre, les participants ont commencé à « jouer leur musique » et à partager des idées intéressantes : les débats sont devenus plus animés, les échanges plus chaleureux et détendus. A la fin de la journée ils étaient fatigués à la mesure de l’énergie dépensée.

L’issue

Les idées produites devaient être concrètement et immédiatement applicables. Les premiers à en témoigner ont été les dirigeants du Comex qui ont immédiatement communiqué au groupe des 650 les idées qu’ils allaient appliquer de suite dans leur propre organisation et comment ils allaient s’y prendre. Ils ont aussi précisé le plan d’action à suivre pour que les idées produites par le groupe soient mises en œuvre.

In fine, pour développer l’esprit d’un collectif, la recette est relativement simple :

1. appliquer concrètement la co-responsabilité avec des dispositifs où les collaborateurs peuvent sentir et voir qu’ils sont écoutés, appréciés par leurs idées ;

2. créer un espace où la collaboration est possible ;

3. mettre en œuvre les idées générées par le collectif en valorisant le travail accompli.

L’époque où seulement les dirigeants savent est désormais révolue. Le monde est trop complexe pour que le savoir soit concentré entre les mains d’une minorité. La force est dans le collectif. Il faut juste croire en la capacité de ce collectif à élever les esprits.

1. share-coach.com

2. L’IMD Business School de Lausanne était l’organisateur de cet évènement

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour haut de page