La Beauté de l’inattendu

Chers lecteurs

Pour cette rentrée de septembre, j’ai envie de vous raconter ce qui s’est passé lors de « Converge 2017 », la conférence internationale de l’International Coach Fédération à laquelle j’ai assisté à Washington à la fin du mois d’août … je vous souhaite une bonne lecture!

Je suis dans le train qui me ramène à NY, après avoir participé à la conférence 2017 de l’ICF (International Coach Federation), où étaient présents plus de 1600 coachs venant de tous horizons, et où était proposé un panel d’ateliers allant de la réflexion sur la plénitude aux dernières recherches en neuroscience. Et je me pose la question suivante : « Qu’est-ce que j’ai retenue de tout ça? » Presque rien. Je me dis que la fatigue de ces derniers jours – les nuits trop courtes et la quantité d’information reçue pendant ces 2 jours – doit en être la raison. Mais pour être plus précise, je me souviens de quelques éléments concernant le contenu des ateliers, et notamment je me rappelle presque de tous les coachs avec qui j’ai échangé lors des exercices pratiques.

Ce matin, j’ai participé à un atelier auquel je n’étais pas spécialement intéressée, puisque celui que j’avais choisi était complet. J’y suis allée en me disant « ok, sois positive, et vois si tu peux en ressortir quelque chose d’intéressant ». Je fus déçue en découvrant que je connaissais déjà les techniques présentées par les deux speakers. Je me suis très vite ennuyée.

Alors que mon esprit vagabondait depuis un moment, ils nous ont invités à faire un exercice pratique avec un autre coach. Cela m’ennuyais tellement que je ne savais pas quoi raconter à Betty* (mon binôme), mon cerveau étant complètement déconnecté !

Poliment je me suis présentée à Betty en lui donnant une version très courte de ma biographie (Rappelez-vous : je m’ennuie tellement que je suis complètement déconnectée !) : « je suis italienne et je vis à New York ».

Betty s’est présentée à son tour : « Bonjour, je suis britannique et je vis au Danemark ». Oh, je commence à me réveiller ! Elle a poursuivi sa présentation avec ses yeux pétillants et sa voix enjouée. A ce moment-là, j’ai réalisé qu’elle ne méritait pas d’avoir en face d’elle une coach aussi ennuyante que moi. J’ai alors rassemblé toute mon énergie pour partager avec elle un sujet intéressant. En réalité, j’ai passé un agréable moment en sa compagnie !

A ce moment-là, il s’est passé quelque chose d’étrange. Nous faisions notre dernier exercice qui consistait à partager avec notre binôme quelque chose d’agréable pour nous. Oh non, je n’aime pas parler de moi et je déteste parler de mes qualités ! Lorsque Betty m’a demandé de commencer, ma réaction fut à la fois un sentiment de panique et de trou noir ! J’ai croisé son regard pétillant et une première idée m’est venue, puis une deuxième, et finalement j’ai réussi à m’exprimer. Puis, à ma grande surprise, elle m’a proposé de reformuler avec ses propres mots ma présentation et elle a su trouver une formule tout à fait juste. Elle m’a transmis une vision de moi très intéressante ! J’étais ravie de cette expérience !

Betty m’a ensuite partagé son ressenti sur elle-même. Alors qu’elle me parlait de sa passion pour son métier, j’ai ressenti son énergie : une force intérieure venant du plus profond d’elle-même au niveau de son ventre. Quelle joie ! Lorsqu’elle eut terminé, je lui ai simplement dit : « je peux ressentir ta passion et aussi ta force intérieure, qui rend tes qualités encore plus belles et ton énergie encore plus forte. Je te suggère de te décrire comme une personne qui véhicule autour d’elle une passion ancrée ». J’ai vu ses yeux briller davantage et elle m’a répondu : « Oui, tu as raison. Je ressens vraiment cette énergie au plus profond de moi, au niveau de mon ventre, ici. C’est vrai ! Je ne me suis jamais considérée comme une personne ancrée, mais tu as raison ! ». A ce moment-là, ma joie se mêlait à mon étonnement ! Le fait qu’elle parle de son énergie, alors que je ne lui avais pas dit que je ressentais que son énergie provenait de son ventre, même si je savais que c’était le cas.

J’ai vu la joie dans ses yeux comme si je venais de lui révéler quelque chose qu’elle savait mais qu’elle n’avait jamais osé s’avouer, une sorte de vérité cachée qui attendait juste le bon moment pour être dévoilée.

Je me suis alors fait la réflexion que parfois dans la vie, cela vaut la peine de prendre le risque de s’ennuyer. Vous ne savez jamais ce qui va en ressortir. J’ai participé à cet atelier parce que je ne pouvais pas aller à celui que j’avais choisi : je connaissais le contenu et j’étais donc dans la situation idéale pour être déçue. Mais Betty s’est assise à côté de moi et j’ai fait la rencontre d’une belle personne, à qui j’ai pu être utile. Ouah, quel beau challenge!

Les surprises n’étaient pas terminées. A la fin de l’atelier, les animateurs nous ont demandé ce que nous avions retenu de ces expériences. J’ai vu Betty lever la main et je me suis demandée ce qu’elle pouvait dire. On avait juste échangé sur quelques sujets.

Devant tout le groupe (plus de 100 personnes), elle expliqua que le fait d’avoir associé le mot « ancrée » à sa passion, avait complètement changé la façon dont se voir. Elle ajouta qu’elle ne s’était jamais définie comme une personne ancrée, mais c’était exactement ce dont elle avait besoin d’entendre pour se révéler à elle-même une qualité qu’elle n’avait jamais pensé aussi puissante. Elle s’est mise à pleurer et à dire que ce simple mot avait changé sa vie. Je me sentais si contente et si heureuse d’avoir eu le privilège de participer à cet atelier et à cette rencontre !

Voici donc ce que j’ai retenu de cette expérience :

  1. On peut s’ennuyer pourvu que l’on reste ouvert à toute opportunité qui s’offre à nous. J’ai permis à Betty de me réveiller.
  2. Parfois nous sommes juste « la bonne personne, au bon endroit », et cela peut se produire en dehors de notre volonté : Je n’ai pas prévu d’être cette personne-là. La vie l’a choisi pour moi.
  3. Un seul mot peut influencer le cours d’une vie. Nous devons donc faire attention à nos paroles, à la manière et avec qui nous les partageons. Les mots peuvent également prendre la forme d’une forte menace si nous n’y prêtons pas attention.
  4. Pour terminer, j’ai utilisé le mot “ancré” non pas parce que je pensais qu’il était approprié, mais parce qu’il reflétait juste ce que je ressentais vis-à-vis de l’énergie véhiculée par Betty. Ce terme exprime un sentiment profond, et non pas mon être intellectuel. Nos sentiments nous transmettent des informations importantes, à nous de les écouter !

Je suis toujours dans le train qui me ramène à NY et je pense aux yeux pétillants de Betty et à ses larmes de joie provoquées par un simple mot qui a changé sa vie…. Je me sens vraiment bienheureuse !

* j’ai changé son prénom

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