Et si on commençait à NE PAS FAIRE au lieu de toujours vouloir FAIRE ?
A l’occasion de la rentrée, je vous propose d’adoucir la tristesse qui accompagne la fin de l’été avec des actions qui vont vous faire du bien, ou, plutôt, des NON actions qui vont vous rendre fiers de vous-mêmes !
Dans les entreprises et dans notre vie quotidienne, il est rare d’être satisfait de ne pas avoir fait quelque chose. En général, nous primons ce qui a été accompli : un collaborateur qui a réussi un projet, une vente qui est allée à bon port, notre enfant qui a fait ses devoirs. Mais combien de fois faisons-nous l’éloge d’une NON action ? Pour aller dans le concret, pensez à la dernière fois où cela vous est arrivé… Si vous n’y arrivez pas, c’est normal, puisque nous sommes toujours dans le domaine du FAIRE, comme si seulement le fait de « bourrer » nos vies d’actions était positif, alors que « faire le vide » de temps en temps est plutôt une source de bien-être.
Peter Drucker disait : « il n’y a rien de si inutile que faire avec beaucoup d’efficacité quelque chose qui ne devrait pas du tout être faite ».
Une chose qui n’aurait pas dû être faite et qui a causé beaucoup de dommages et la perte de sept vies humaines a été le lancement de la navette spatiale Shuttle Columbia en 2003. Elle s’est écrasée au moment de rentrer dans l’atmosphère terrestre. Les erreurs étaient relativement manifestes, mais personne dans l’équipe d’ingénieurs a su dire « stop » au lancement.
Pensons aussi aux contrats de vente que nous avons a obtenus et qui, finalement, se sont révélés catastrophiques au niveau de la rentabilité.
Enfin, si nous descendons à notre niveau individuel, réfléchissons, par exemple, à ce mot ou à cette phrase de trop que nous aurions pu éviter de prononcer et qui a provoqué des conflits dans le lieu de travail ou à la maison.
Parfois ne pas dire ou ne pas faire est autant méritoire que dire ou faire. Mais c’est compliqué d’aller contre-courant : souvent il est beaucoup plus facile de faire comme tous les autres qui sont autour de nous. Les ingénieurs du Shuttle Columbia n’ont pas osé arrêter le lancement de la navette à cause des pressions économiques et d’image provenant de leur environnement. Admettons-le : il est beaucoup plus facile de dire « j’ai vendu tel produit ou tel service » plutôt que « je n’ai pas vendu », même si cette dernière action pourrait s’avérer beaucoup plus profitable que la première.
Et au niveau des comportements individuels, à qui viendrait à l’esprit de remercier un manager ou un ami pour…
– ne pas avoir trop parlé (et nous avoir permis de nous exprimer !),
– ne pas avoir montré qu’il est toujours le meilleur sans laisser la place aux autres,
– ne pas avoir donné SA solution comme la meilleure,
– ne pas avoir eu des mots désobligeants,
– ne pas avoir commencé une phrase avec « oui mais »,
– ne pas avoir jugé de manière partielle telle ou telle personne/équipe
– ne pas avoir parlé sous l’emprise de la colère
– ne pas avoir été négatif face à toute proposition
– ne pas avoir retenu de l’information
– ne pas avoir trouvé des excuses (et admettre d’avoir eu tort ou s’être trompé !)
– ne pas avoir dit que dans le passé c’était mieux
… ?
Pourtant ces comportements sont aussi valables que des comportements positifs !
Peter Drucker disait aussi que « si vous faites quelque chose de nouveau, vous devez arrêter une chose que vous faisiez avant ». Par conséquent, à la rentrée, au lieu de retourner au travail seulement dans le but de FAIRE, je vous propose de réfléchir aussi à ce que vous ne voulez plus faire et mettre en œuvre votre propos en adoptant la technique de l’éloge du NON faire. Je vous invite aussi à remarquer et à vous féliciter pour chaque action non entreprise comme un bon moyen pour vous faire du bien et aussi pour tenir bon face à la pression ambiante du faire.
Bonne rentrée à tous !